Peinture indéfinie

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TM.2015

Peinture indéfinie

Je travaille des toiles sans fin, pourtant je ne suis pas à la recherche de la perfection, certainement pas du beau, ni du moche.
Ni d’une composition équilibrée, ou même d’avoir des couleurs qui se répondent entre elles.

Non juste je peins, sans m’arrêter.

Ma peinture s’inscrit dans le temps, je parle d’elle en temps que strate, en temps qu’état, elle est une superposition de couches qui au fil du temps, seront plus ou moins visibles.
Je transforme la peinture, la déconstruits, la reforme sans fin.

Je transforme avec la transparence, l’effacement, je renouvelle la toile par l’écriture, le trait, la ligne et la couleur. Je recouvre le travail passé par le collage.

Je rénove ma toile, et elle reste en chantier.

Mais je ne pars pas de rien.
Je pars d’un pilier, d’une photo, d’un portrait.
J’installe les bases de la peinture à l’aide de cette photo.
Une fois les bases installées, mon support devient autonome et les traits, les lignes, les coulures et les couleurs n’ont plus de fonction descriptive liée à une situation (la photo).
Ces lignes ou autres couleurs ont leur propre identité.

Chaque état de la toile ou du dessin est aussi important.
Ainsi je fais l’archivage de cet état.
Cela me permet de contenir la mémoire de la peinture et cela à travers des photos.

Le même processus sera effectué à ArToll, mais cette fois-ci sur des blocs de plâtre.

Geoffrey Benhamou